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DÉFENDONS LE BOCAGE ET SES MONDES !

Publié par NDDL41 sur 22 Août 2018

TERRES COMMUNES - MOBILISATION - ZAD - 29/30 SEPTEMBRE 2018

 

Dans un monde qui s’emmure, l’existence de la zad a ouvert des
imaginaires aussi éclatants que tangibles. Depuis l’opération César en
2012, elle a servi de point de référence et d’espoir à une foule de
personnes qui jugeaient indispensable de construire ici et maintenant
d’autres possibles. Après l’abandon de l’aéroport face à un mouvement
aussi offensif que massif, le gouvernement a tout mis en œuvre pour se
venger et mettre un point final à des années d’expérimentations
collectives insolentes. Une série d’attaques militaires,
administratives, politiques et judiciaires ont amputé une partie de la
zad et fragilisé son assise, et ce malgré les formes de résistance qui
se sont trouvées sur ces différents terrains. La signature, en juin,
d’un lot de conventions sur les terres occupées a néanmoins marqué une
forme de cessez-le-feu et le maintien d’un ensemble de lieux de vie et
de projets.

Pourtant, le statu quo actuel est précaire : la zad est toujours en
lutte pour son avenir. Début octobre, un nouveau comité de pilotage va
décider de la suite à donner aux conventions d’occupation. Il va
formuler des orientations pour les années qui suivent face à ce qui
s’est construit de singulier ici : le rapport aux communs, au soin du
bocage, aux habitats, aux formes de production agricole et d’activités
non-agricoles. C’est à ce moment que va être statuée la consolidation de
l’emprise foncière des différents projets nés du mouvement ou sa remise
en question. Ce qui se décidera dans des bureaux dépendra comme toujours
de la présence d’un mouvement vibrant et actif à l’extérieur. C’est ce
mouvement qui fera la réalité de ce qui continuera à se vivre sur le
terrain face aux cadres institutionnels. Des dizaines de milliers de
personnes se sont rassemblées régulièrement pendant des années sur la
base d’un enjeu aussi clair que binaire : il y aurait ou pas un aéroport
à Notre-Dame-des-Landes, la zad serait expulsée et le bocage détruit ou
pas. Dorénavant, la menace persiste mais n’avance plus sous la forme
d’un bloc de béton uniforme prêt à s’écraser brutalement sur nous. Le
sens de la lutte se recompose et pourrait paraître offrir moins de
prises directes._ _Cependant, tout autant que par le passé, le sort de
ce précieux pan de bocage requiert la convergence de forces multiples.
Aujourd’hui comme hier, ce qui va rester, se renforcer ou disparaître
touche à des questions qui nous dépassent et qui infusent dans d’autres
combats ailleurs dans le monde :

LUTTE PAYSANNE ET ACCÈS COLLECTIF À LA TERRE – Dans les semaines qui
précèdent le comité de pilotage, il nous faudra mener campagne pour
assurer la stabilisation des conventions sous des formes moins précaires
et faire en sorte qu’aucun des projets ne soit laissé de côté. Nous
aurons à défendre à ce titre l’existence d’une paysannerie solidaire,
protectrice du bocage et vivrière face aux critères et normes d’une
agriculture gangrenée par le productivisme. Le maintien des activités
agricoles mises en œuvre par celles et ceux qui ont protégé le bocage
est toujours menacé à divers titres. Certaines parcelles - à
Saint-Jean-du-Tertre ou à la Noë Verte par exemple - sont en effet
aujourd’hui revendiquées par les agriculteurs ayant accepté de les céder
pour le projet d’aéroport et de toucher des compensations financières
tout en retrouvant des terres à l’extérieur. De manière générale, nous
devons continuer à nous mobiliser pour que les terres préservées aillent
à de nouvelles installations et non à l’agrandissement d’exploitations
existantes.

POUR UNE PRATIQUE DES COMMUNS

Parmi ce que l’histoire de la zad a offert de plus précieux, il y a le
développement d’une pratique des communs et la possibilité de prise en
charge collective d’un territoire par ses usagers réels sans subir de
plans d’aménagement parachutés. C’est en ce sens que nous devrons
sauvegarder cet automne l’usage actuel et partagé de la forêt de Rohanne
et d’autres espaces boisés, leur enrichissement tout comme les activités
liées au bois d’œuvre pour les projet de la zad. Face au modèle
entrepreneurial individualiste et libéral imposé par le pouvoir, nous
maintiendrons plus largement la construction d’entités collectives
reliées aux assemblées de territoire : structures coopératives sur
l’usage ou fonds facilitant l’accès commun à la terre...

COMBAT POUR LES HABITATS

Alors que, de région en région, de nouvelles manières d’habiter se
cherchent, les vagues d’expulsion du printemps ont écrasé une partie de
la richesse unique du territoire de la zad en terme d’architecture
autonome et expérimentale. Certains des habitats légers préservés
pourraient être de nouveau menacés dans les mois à venir. Alors que le
Plan Local d’Urbanisme lié à la zad est en cours d’élaboration, un autre
des combats de la rentrée sera lié au maintien de la possibilité de
bâtis inventifs et auto-construits.

SOIN DU BOCAGE

Des années de vie dédiées aussi fortement à la défense d’une portion de
terre humide ont décalé les regards et suscité une attention nouvelle au
soin du monde et à ce qui relie quotidiennement les formes d’existences
humaines et non-humaines. Elle a fait naître des manières de vivre et de
cultiver qui ont la particularité rare de ne pas dégrader
perpétuellement leur environnement. Cet automne, un diagnostic
agro-environnemental va statuer sur les cadres de production préconisés
officiellement sur ce territoire. Il nous faut veiller à ce que la
sensibilité naturaliste résistante qui s’est épanouie ici ne se voit pas
balayée par un retour à des formes d’agriculture classiques,
incompatibles avec la préservation réelle de ce maillage bocager
resserré, de ses haies, de ses tritons et de sa diversité.

TERRES DE RÉSISTANCES

Ces terres ont été sauvées en devenant carrefour des luttes, elles
doivent aussi continuer à en être un des greniers. C’est l’objectif dans
lequel se développent entre autres le réseau de ravitaillement, les
cantines présentes auprès des grévistes ou migrant.e.s dans le pays
nantais, et des infrastructures d’accueil et de formation. C’est dans
cet esprit que nous voulons aussi continuer à aller à la rencontre
d’habitant.e.s de quartier populaires ou d’autres territoires en lutte
contre des projets destructeurs .

_C’EST SUR CES DIFFÉRENTS FRONTS QUE NOUS VOUS APPELONS À CONVERGER
NOMBREUX-SES SUR LA ZAD LES SAMEDI 29 ET DIMANCHE 30 SEPTEMBRE._

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G
Merci pour ces informations et pour m'avoir accueillie à votre permanence à Liber'Thés. J'espère que la démarche effectuée ici validera mon inscription et je m'engage à vous transmettre les informations sur La<br /> Montagne d'Or en Guyane. (voir le site OR DE QUESTION GUYANE très intéressant). Bon courage et même<br /> si je suis hospitalisée, les informations me parviendront! Très cordialement à toutes et tous. Annie
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